A-t-il peur de l’engagement ? Si oui, comment agir ?
C’est un sujet de plus en plus abordé. Il n’y a qu’à regarder les articles de nos journaux féminins préférés ou les forums de discussions pour se rendre compte que ce phénomène est de plus en plus courant. Il consiste à fuir toute notion d’engagement sur le long terme ou de projet à deux. Jusque là, connu pour s’attribuer beaucoup plus au genre masculin, on s’aperçoit que de plus en plus de femmes sont aussi concernées. Dans cet article je vais tenter de lever le voile sur tous les questionnements que l’on peut avoir à ce sujet car il ne faut pas oublier que si celui qui subit cette peur de l’engagement souffre, il en va souvent de même pour celui qui l’occasionne. Repérer si votre partenaire est dans ce cas peut déjà vous permettre de mieux le cerner Comprendre les raisons de cette peur, peut vous aider à savoir comment agir. Généralement ressenti comme un manque d’amour par l’un ? Il est une vraie source d’angoisse et de blocage par l’autre pour autant il ne faut rester bloquer dans ce type de situation.
Quelques indices concernant leurs comportements :
- Des débuts prometteurs qui se stoppent soudainement.
- Une difficulté à entretenir des contacts réguliers.
- Peu, voir pas de projection à long terme, préférant les « au jour le jour ».
- Comportement passant du chaud au froid.
- Fâcheuse tendance à faire peu, voir pas de concession.
- A souvent peu de temps à accorder à sa vie sentimentale.
- Relate des passés compliqués, douloureux pour expliquer leur comportement.
Le déroulement de votre histoire :
- Les débuts :
Au départ tous est beau et tout est rose. Le discours servi est idyllique et rien mais alors rien ne vous laisse présager que vous avez à faire à quelqu’un qui dans le fond ne veut rien de constructif. Vous vous confiez, il vous écoute, tout semble rouler comme sur des roulettes. Et puis arrive le temps de l’intimité, des vrais moments de partages et à cet instant où vous pensez être enfin tombé(e) sur la bonne personne …. Flop !
- Le retour à la réalité :
Du jour au lendemain, la relation se distant. Le lien qui vous soudait se délie de plus en plus au point de se détendre complètement. On se voit de moins en moins, aucun rendez-vous n’est jamais certain. On passe des réponses sms à la minute aux silences de plusieurs heures. Bref plus rien ne correspond à ce qui vous plaisez tant au début.
- L’incompréhension :
A ce stade la relation prend un autre cap. Celui de l’incertitude, des questionnements, des doutes et même des remises en questions. Qu’est ce que j’ai bien pu faire de mal ou dit pour qu’on en arrive là ? Est-ce que je me suis trop dévoilé(e) et lui ai fait peur ? Aurais-je dû faire autrement, plus, moins … ? Toute une série de questions qui vous mène à la confusion !!! Pourtant vous n’êtes responsable de rien. Seul votre partenaire détient les règles du jeu à cet instant qui consiste à ne surtout pas s’investir !!!
- La recherche d’explications :
Comme il incarnait la possible idylle que vous attendiez tant, vous allez chercher des excuses pour expliquer tout cela. En cherchant à comprendre il vous révèle « généralement » combien son passé a été douloureux et compliqué. Combien aujourd’hui il a peur et veut ne plus se sacrifier. Il dit ne pas être prêt, ne pas faire de sa vie sentimentale une priorité bref n’avoir que peu de place pour une histoire. Pourtant Mesdames, lorsqu’il est venu au départ vous courtiser la place il l’avait ! Et puis comment dire que l’on n’a pas de place pour le sentimental alors qu’on a accepte tout de même des petits câlins ? Dans ce cas ne fallait-il pas rester célibataire ? Sauf qu’au lieu de raisonner ainsi vous allez pour une grande partie d’entre vous, jouer le rôle de la psy ou de l’infirmière !!! Et pourquoi ça ? Parce que vous avez bon cœur, parce que vous ressentez le besoin de lui trouver ses solutions, de l’épauler pour qu’il se laisse aller dans votre histoire, parce que vous allez faire preuve d’empathie au point de vous oublier vous même !
- L’engrenage :
A ce stade fini vos besoins. Terminé vos attentes, tout est en suspend. Comme accrochée à un clou, vous lui laissé le temps dont il a « tant » besoin. De peur de le brusquer vous n’osez pas vraiment vous affirmer. Pourtant, vous vous sentez délaissé, vous aimeriez qu’il vous donne plus mais comment lui dire sans qu’il fuit. Les débuts étaient tellement beaux, quel gâchis selon vous de prendre le risque de tout arrêter s’il s’agit simplement d’avoir un peu de patience. Alors vous attendez mais rien ne vient et là c’est l’engrenage, les sentiments, les doutes et les frustrations se décuplent, vous avez mis un pied dans un cercle vicieux qu’il est difficile de quitter.Lorsque vous tentez de vous affirmer c’est souvent les mêmes phrases que vous entendez qui trop souvent vous poussent à un mutisme certain.
« Je ne suis pas capable de te donner ce que tu attends »
« Ecoute je ne veux pas te faire perdre ton temps »
« J’ai beaucoup souffert dans le passé, je ne veux plus me prendre la tête … etc … »
Difficile pour vous de répondre à cela.
- Le dénouement :
Vous êtes à bout de souffle, 2 pas en avant, 3 en arrière, il propose et dispose de votre temps, vous avez la sensation de n’avoir que les miettes. Vous vous sentez comme prise au piège partagée entre l’envie de le quitter mais la peur de regretter du coup tout est statique !
Comprendre le mécanisme d’une peur pour mieux savoir y répondre :
Qu’est ce qu’une peur ? C’est un sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, réel ou supposé, d’une menace. Lorsque l’on a peur on a souvent tendance à se centrer sur soi, sur son émotion et à se donner de bonnes raisons d’avoir cette peur.
Prenons un exemple tout à fait différent du domaine sentimental :
1er cas :
Vous êtes à votre bureau, il est 12h, vous devez en sortir pour aller manger et rejoindre vos collègues. Horreur, une araignée devant la porte et vous êtes terrifiée par ces vilaines bêtes. Votre collègue de bureau est là et va vous parler pendant des minutes durant pour vous prouver l’aberration de votre peur et pour tenter de vous convaincre. « Allez Catherine, elle ne te fera rien, les petites bêtes ne mangent pas les grosses, il faut l’enjamber, allez Catherine tu peux le faire, allez j’attends avec toi parce que je comprends que tu aies peur, tu veux que je t’amène un verre d’eau ? Tu veux que je te porte ton repas ? Etc … » Je peux vous assurer que malgré toute la bonne volonté de votre collègue vous ne ferez rien. Pire vous risquez même de vous braquer fatiguée de la voir chercher à vous convaincre. Du coup vous n’êtes centrée que sur votre peur et votre besoin de la justifier. En plus, elle finie par vous proposer de vous porter votre repas dans le bureau pourquoi chercher à vous dépasser dans ce cas ?
2 ème cas :
« Catherine, essaie de l’enjamber éventuellement après je comprends que tu aies peur des araignées mais c’est dommage de te priver d’un repas à cause de cela. Maintenant je ne peux pas rester plus longtemps avec toi à attendre je vais devoir rejoindre nos collègues pour manger. Sache que si tu veux, je t’aide à enjamber je suis là, mais après je vais devoir y aller. » Votre collègue vous montre qu’elle comprend et respecte votre peur, vous raisonne très brièvement sur les enjeux/conséquences de cette peur mais vous montre aussi qu’elle ne peut pas se pénaliser. Dans ce cas, je peux vous assurer que de voir partir votre collègue rejoindre les autres manger, aussi écœurée que vous êtes des araignées, votre réflexion ne sera pas la même. Vous vous demanderez si vous n’êtes pas ridicule dans cette situation et s’il n’ya pas de solution pour aller rejoindre vos collègues.
Petit résumé :
Dans le cas numéro 1, le comportement de votre collègue vous a finalement plus amenez à ne rien faire, vous braquer (beaucoup de tentatives à vous raisonner) et vous a même conforté à ne pas sortir du bureau en vous apportant votre repas. Vous n’avez pas eu besoin un instant de vous dépasser. Vous avez été résigné voir fataliste.
Dans le 2ième cas, votre collègue vous écoute, vous comprends certes mais vous montre aussi à côté de quoi vous allez passer. Même si vous n’enjamberez pas tout de suite cette araignée il y a fort à parier que pendant qu’elle partira manger votre réflexion ne sera pas la même que dans le cas numéro 1.
Votre frustration et le fait de vous retrouver « seule » face à votre problématique sans personne pour vous écouter vous plaindre ou à vous tenir la main vous donnera bien plus le désir, la motivation, les ressources nécessaires pour enjamber cette fichue araignée !!!! Comprenez-vous ces 2 façons très différentes de réfléchir ? Si oui et bien dites vous qu’il en va de même pour une peur de l’engagement. Plus vous conforterez votre partenaire dans ces craintes en lui laissant tout le temps dont il a besoin et en le plaçant dans une « zone de confort » moins vous aurez de chance de le voir s’investir !
Comment se positionner face à quelqu’un qui a peur de l’engagement ?
A travers 5 clés, je vais vous livrer les bons comportements à adopter pour débloquer ce genre de situation et lesquels au contraire ne surtout pas emprunter.
- Clé numéro 1 : Chacun son rôle.
La fameuse réplique que l’on connait toute « Ce n’est pas de ta faute, ça vient de moi ! » est TOTALEMENT VRAI !!! L’accepter c’est déjà ne pas vous sentir responsable de cette situation et éviter d’être toujours plus gentille, toujours plus empathique, toujours plus patiente …. Certes il est bloqué mais vous ne pouvez pas pour autant faire à sa place !
Alors voilà les personnages incarnés à coup sûr dans ce genre de problématiques. Déjà parce que trouver des explications à cette relation qui ne s’enclenche pas vous rassure mais aussi parce que jouer la carte de la compréhension et de l’oreille attentive est une façon de vous donner un joli rôle auprès de votre compagnon ! Sauf que vous n’obtiendrez rien de constructif dans ce jeu là. Le laisser se plaindre en l’écoutant et une façon de consentir à son blocage. Vous pouvez l’écouter au départ sur les raisons de ce blocage mais ne plus chercher ensuite les solutions. La réflexion doit venir de lui ainsi que les solutions qui vont avec !
Sous prétexte que votre compagnon à cette phobie de l’engagement, c’est à vous de tout accepter …. Et pourquoi pas l’inverse ? Il a peur de s’engager certes mais vous lui accordez du temps. Il a beaucoup de chance non ?! Est-il question de lui demander de se marier ou de faire un enfant demain ?! Non juste, qu’il vous donne davantage et de manière progressive. En bref, vous concédez d’être patiente, de jouer le jeu de lui laisser « un peu » plus de temps qu’un autre donc en contre partie, il peut quand même largement vous répondre positivement. Tout le monde n’accepte pas ce genre de situation et d’être patient, il peut donc vous remercier en acceptant LUI AUSSI de faire des efforts !
Ok, il a peu de temps à vous consacrer mais en attendant aussi minime que soit la place qu’il dit pouvoir vous accorder il doit en avoir une, sinon il fallait qu’il reste célibataire ! En bref, au risque de vous priver parfois de lui, n’hésitez pas à refuser un de ses rendez-vous s’il ne cherche pas des fois à s’adapter aux vôtres. Ne lui permettez pas trop de facilités car il saura trop vite s’y habituer. Phobie de l’engagement ou pas, tu veux me voir, tu me trouves du temps.
Il y a des choses qui ne se négocient pas. Pour certaines, le temps de partage qui se doit d’être raisonnable et régulier. Pour d’autres les échanges de nouvelles quotidiennes. Chacun a ses exigences et quoiqu’il en soit il faut savoir les assumer. Le délaissement peut souvent frôler le manque de respect. Annulez un rendez-vous 5 minutes avant pour la 3ième fois consécutives. Mettre des lapins de temps à autres sans aucune explication. 72h pour répondre à un de vos messages ou 15j sans avoir 2 h de son temps à vous accorder. Tous ces points sont à la limite du manque de respect. Crainte de l’engagement ou pas, s’il y a intimité il y a engagement qu’il le veuille ou non. L’engagement ce n’est pas qu’un mariage, un enfant ou une vie commune. C’est aussi entretenir des liens, donner des nouvelles, avoir une relation exclusive, bref s’engager à respecter l’autre. Vous devez absolument comprendre que c’est votre droit d’avoir ce minimum vital et de ce fait vous ne devez pas avoir peur de le revendiquer !!! Il y a l’acceptable et l’inacceptable. Aucun motif n’est pas valable pour vous faire accepter l’inacceptable !
J’espère avoir réussi à vous éclairer sur ce sujet dont on entend de plus en plus parler. Bien sûr il n’est pas question de brimer dans cette article les personnes qui ont peur de l’engagement mais il faut comprendre que quelque soit nos difficultés, nous n’avons pas le droit d’entraîner l’autre avec nous sans modération. Il y a une différence entre savoir que l’on a un blocage et travailler dessus pour trouver des solutions pour tout le monde et affirmer ses blocages en attendant des efforts unilatéraux. Toutes relations, malgré leurs difficultés, se doivent d’apporter un donnant-donnant ou un gagnant-gagnant pour chacun des partenaires. J’aimerais vous faire noter une dernière chose : si vous êtes dans cette situation alors c’est la preuve que vous avez un bon et grand cœur. Pensez-y !!! Il n’y a pas tout le monde qui serait patient comme vous l’êtes. Cela ne vaut-il pas quelques efforts et concessions en contrepartie ???
Bonjour,
Je viens de me séparer de mon conjoint, qui présente tous les signes de la peur de l’engagement, celle-ci etant due au divorce de ses parents.
Cela faisait 8 ans que nous étions ensemble et il lui est arrivé plusieurs fois de ne plus savoir s’il m’aime encore ou pas. Est-ce que ce questionnement pourrait également être lié à sa peur de s’engager?
Merci pour votre aide.
Bonjour,
Je viens tout juste de me séparer de mon compagnon, qui présente toutes les caractéristiques de la peur de l’engagement. J’ai vite compris qu’elle était due au divorce de ses parents, mais je ne me rendais pas compte des nombreux impacts qu’ils avaient provoqué chez lui. Et j’étais devenue la parfaite psy/infirmière que vous mentionnez. Je lui trouvais même des excuses pour son comportement. Durant notre relation (de 8 ans), il m’a plusieurs fois fait le coup de ne pas savoir s’il m’aimait encore ou pas. Je n’ai plus supporté cette incertitude constante et nous nous sommes séparés.
Est-il possible que le fait d’être perdu, de ne pas savoir ce qu’il veut – être avec moi ou pas – soit également une conséquence de cette peur de s’engager?
Merci pour votre réponse.
Bonjour je ne prends pas souvent le temps de commenter.
Mais je trouve cet article d’une très grande qualité. L’image de l’araignée est tellement efficace pour comprendre le mécanisme du phobique. MERCI à l’auteur pour cette analyse aussi efficace que bien écrit.
Bonne continuation
Bonjour,
J’ai rencontré quelqu’un via un site de rencontres en juillet. Gros feeling. Je n’avais jamais ressenti ça pour quelqu’un depuis ma dernière relation (il y a 2 ans). Lui aussi apparemment (5ans qu’il est célibataire). Nous nous sommes beaucoup parlés par messages car nous étions en vacances. Première rencontre: autant de feeling que par messages. La magie du début était bel et bien présent avec des paroles qui me semblaient sincères. À partir du moment où nous avions statué sur notre relation (en couple). Il est devenu de plus en plus distant, pris peur, me dit qu’il n’est pas prêt à être en couple, que je suis quelqu’un de très bien et une belle personne (physiquement et intérieurement). Nous nous voyons pour nous expliquer. Quelqu’un de très froid et glacial. Une autre personne. Il pouvait être amour comme un glaçon. Au bout de plusieurs heures de conversations et de distance, il me dit qu’il « me kiffe grave » et qu’il n’a pas envie de me perdre. Je lui demande s’il est sûre et ne pas me refaire le coup le lendemain. Il me dit être sûre de lui. Notre relation continue. Il prenait toujours de la distance. Au bout de 2 semaines il me dit qu’il n’y arrive pas, qu’il n’a plus le feeling, pas à l’aise dans la relation, pas prêt à s’engager et tout ce qui peuvent suivre. Que s’il regrette ce sera tant pis pour lui. (Il m’a quitté par message, j’ai demandé à le voir le lendemain). Depuis, je suis en Silence Radio depuis bientôt une semaine. Je lui ai demandé par message s’il pensait revenir ou si c’était mort de chez moi. Il m’a répondu qu’il ne pouvait pas me dire. Je n’ai pas répondu.
Je ne sais pas quoi faire… Continuer le Silence Radio? Le contacter au risque de tout perdre? Combien de temps le Silence Radio? Il y a t-il encore une chance qu’il revienne ou pas ? Que faire ?